L'inflation s'accélère

Marché en bref

Les trois principaux indices ont commencé la semaine en baisse. Le NASDAQ perdait 2,18 %, le Dow reculait de 1,19 % et le S&P 500 cédait 1,69 %. Les rendements du Trésor à dix ans ont grimpé de 2,75 % pour la première fois depuis mars 2019 après que la Réserve fédérale a signalé la semaine dernière de fortes hausses de taux et une réduction du bilan pour freiner les pressions sur les prix.

« Le marché des actions s’est replié face à une nouvelle flambée des rendements sur les bons du Trésor dans un contexte de perspectives de resserrement agressif de la politique monétaire », ont observé les analystes de Wells Fargo, ajoutant que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine contre la COVID-19 « assombrissaient aussi les perspectives économiques ».

L’inflation américaine pour mars, qui doit être publiée mardi, est attendue à un niveau « extraordinairement élevé », a prévenu la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, lundi.

Malgré une ouverture en hausse, Wall Street a clôturé la séance de mardi en baisse alors que les investisseurs sont inquiets face à une hausse de l’inflation aux États-Unis. Le Dow, qui était en hausse de plus de 1 % en début de séance, a terminé en baisse de 0,26 %, le NASDAQ perdait 0,30 % tandis que le S&P 500 cédait 0,34 %.

« Le marché des actions était en hausse la majeure partie de la journée puis il a viré de bord. Je suspecte que les investisseurs ont retiré de l’argent de la table alors qu’on aborde mercredi le début de la saison des résultats avec les banques », a ajouté Peter Cardillo de Spartan Capital, soulignant que les titres bancaires ont plongé en fin de séance.

Pour Kathy Lien de BK Asset Management, les marchés, d’abord intéressés par « une inflation sous-jacente jugée plutôt bénigne, mais se sont ensuite focalisée sur le fait que la Banque centrale américaine (Fed) a clairement fait savoir qu’elle allait sévèrement relever les taux le mois prochain ».

Wall Street a clôturé la séance de mercredi en hausse ; le Dow avançait de 1,01 %, le NASDAQ gagnait 2,03 % et le S&P 500 avançait de 1,12 %.

La bonne performance enregistrée mercredi survient alors que les bénéfices des entreprises occupent une place plus importante que d’habitude pour les investisseurs. Ces derniers surveillent de près les données des entreprises pour tenter de mieux comprendre la façon dont les entreprises gèrent les pressions inflationnistes.

Delta a déposé mercredi d’excellents résultats trimestriels démontrant que malgré la hausse des prix, les consommateurs continueraient de voler. Cette nouvelle a soutenu les titres provenant du secteur du voyage ; American Airlines a bondi de 10,6 %, Southwest Airlines avançait de 7,5 %, Expedia de 4,9 % tandis que Carnival Corporation gagnait 5,4 %.

Wall Street a ouvert en ordre dispersé jeudi ; le Dow gagnait 0,5 %, le S&P avançait de 0,2 % tandis que le NASDAQ a ouvert sans direction. L’action de Twitter a ouvert en hausse de 4 % après qu’Elon Musk ait annoncé son intention d’acquérir la compagnie pour ensuite la retirer de Wall Street. Les marchés seront fermés vendredi pour célébrer le Vendredi saint.

Pétrole

La baisse de la demande provenant de la Chine continuait lundi de mettre de la pression sur les prix du baril de pétrole qui sont passés sous les 100 $. Le Brent de référence international a baissé de 4,18 % pour s’établir à 98,48 $ le baril tandis que le WTI reculait de 4,04 %, s’établissant à 94,29 $ le baril. Plusieurs titres provenant du secteur de l’énergie ont également terminé la séance en baisse : Exxon Mobil perdait 3,44 %, Chevron cédait 2,57 % tandis qu’Occidental Petroleum chutait de 6,28 %.

Mardi, l’Organisation mondiale du Pétrole a annoncé avoir revu à la baisse sa prévision de la demande. « La croissance économique mondiale pour 2022 est révisée à la baisse à 3,9 % contre 4,2 % pour l’évaluation du mois précédent. Cela prend en compte l’impact du conflit en Europe de l’Est, ainsi que les effets persistants de la pandémie » de COVID-19, avec des risques qui semblent revus à la baisse pour cette dernière, indique l’OPEP dans son rapport d’avril.

« D’un point de vue global, compte tenu du fait que la plupart des pays ont assoupli les mesures de confinement prises en raison de la pandémie de COVID-19, la demande de pétrole a connu une forte croissance de près de 5 mb/j lors du premier trimestre 2022, par rapport à la même période l’an passé », précise l’OPEP.

« Toutefois, compte tenu des développements géopolitiques récents en Europe de l’Est, les deuxième et troisième trimestres 2022 devraient voir leur croissance s’établir à 3,5 mb/j par rapport aux mêmes périodes de l’an passé », estime l’OPEP dans un article consacré aux perspectives pour l’été à venir.

« Les tensions politiques en Europe de l’Est devraient déplacer l’approvisionnement vers d’autres régions » et ainsi « soutenir les apports des raffineries dans ces régions », ajoute l’organisation.

« Compte tenu de l’incertitude actuelle entourant les développements récents, les troubles géopolitiques et les perspectives pour les mois d’été, les pays participants à la “Déclaration de coopération” continuent de réaffirmer leur engagement inébranlable à soutenir la stabilité du marché pétrolier en assurant un approvisionnement adéquat en pétrole brut du marché mondial », détaille-t-elle.

L’OPEP a également averti qu’il serait impossible de combler les pertes d’approvisionnement si un embargo de l’UE contre la Russie se réalisait. L’offre continue de souffrir alors que les stocks de bruts diminuent. De plus, la pandémie a ralenti l’investissement dans les champs pétrolifères de quelques pays membres de l’OPEP, diminuant ainsi la production.

Le prix du baril de pétrole a bondi de 6 % mardi, attribuable à l’allégement des mesures sanitaires en Chine, permettant de soutenir la demande alors que le confinement dans le pays a privé d’un million de barils de brut par jour à la demande mondiale. « Le marché a été exalté par le fait que la ville de Shanghai est en quelque sorte sur la voie d’être opérationnelle à nouveau. Cela va mettre fin à une forte destruction de la demande de pétrole », a indiqué à l’AFP Robert Yawger de Mizuho USA.  

Inflation aux États-Unis

L’inflation a atteint son plus haut sommet en 40 ans au mois de mars selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mardi par le département du Travail. Les prix ont augmenté de 8,5 % sur un an, contre 7,9 % en février. Ainsi, sur un mois, l’inflation s’élève à 1,2 %, contre 0,8 % en février. Le coût de la nourriture, de l’essence, du logement ainsi que plusieurs autres nécessités grugent le portefeuille des consommateurs américains, anéantissant les augmentations de salaire que de nombreuses personnes ont reçues au cours de la pandémie.

Les chiffres du mois de mars sont les premières données publiées à la suite de l’invasion de la Russie en Ukraine, une guerre qui crée encore plus de volatilité dans une économie déjà fragilisée par la pandémie. L’escalade des prix de l’énergie a entraîné une hausse des coûts de transport pour l’expédition de biens et de composants dans l’ensemble de l’économie, ce qui, à son tour, a contribué à une hausse des prix pour les consommateurs. En un an, les prix de l’essence ont augmenté de 48 %, le coût des voitures d’occasion a grimpé de 35,3 %, les prix du mobilier de chambre sont en hausse de 14,7 %, ceux des vestons, costumes et manteaux pour hommes, de 14,5 %.

« Le ralentissement de l’inflation des biens de base est en partie compensé par une hausse de l’inflation des services, soulignant le défi auquel la Fed est confrontée pour maîtriser les pressions sur les prix, même si l’offre et la demande dans le secteur des biens devaient s’équilibrer. La Fed doit relever ses taux rapidement, mais si la demande de biens continue de se calmer, elle n’aura peut-être pas besoin d’augmenter aussi agressivement que le marché — qui prévoit actuellement près de trois hausses de taux de 50 points de base cette année — s’attend actuellement » ont déclaré Anna Wong et Andrew Husby, économistes.

Malgré les dernières données, l’économie dans son ensemble demeure robuste alors que le taux de chômage continue de baisser. « Le budget de votre famille, votre capacité à faire votre plein d’essence, rien de tout cela ne devrait dépendre du fait qu’un dictateur déclare la guerre et commet un génocide à l’autre bout du monde », a déclaré le président américain Joe Biden. Ce dernier a annoncé mardi une panoplie d’initiative visant à ralentir la hausse de l’inflation.

Pratte Gestion de portefeuille est une firme inscrite auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) ainsi que de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO).

Destiné à fournir des renseignements généraux sur les marchés et les titres et non à répondre à vos besoins spécifiques, le présent bulletin est le fruit du seul travail de l’auteur. Les opinions (y compris les recommandations, s’il y a lieu) exprimées dans le présent bulletin sont celles de l’auteur seulement et ne représentent pas nécessairement celles de Pratte Gestion de portefeuilles et ne constituent pas des activités de conseil en matière d’investissement en valeurs destinés à répondre à vos besoins spécifiques.

Les renseignements que contient le présent bulletin proviennent de sources considérées comme fiables, mais leur exactitude et leur exhaustivité ne peuvent être garanties et, en les fournissant, l’auteur et Pratte Gestion de portefeuilles n'assument aucune responsabilité. Ces renseignements étaient à jour à la date indiquée dans le présent bulletin, et ni l’auteur, ni Pratte Gestion de portefeuilles n’assument quelque obligation que ce soit en vue de les mettre à jour ou de signaler tout fait nouveau en ce qui a trait à ces renseignements. Le présent bulletin est destiné à la diffusion dans les territoires où l’auteur et Pratte gestion de portefeuilles sont inscrits en vue de pratiquer le commerce des valeurs mobilières. Toute distribution ou diffusion du présent bulletin dans un autre territoire est interdite. L’auteur, Pratte Gestion de portefeuilles ses sociétés affiliées et leurs administrateurs, dirigeants et employés respectifs, de même que les entreprises auxquelles ils sont associés peuvent, de temps à autre, détenir des titres dont il est fait mention dans le présent bulletin.