Guide CELI 2025

Profitez-vous pleinement du Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ? En ce début d’année 2025, tous les particuliers résidant au Canada et âgés de 18 ans et plus se sont vu accorder 7 000 $ supplémentaires de droits de cotisation à leur CELI. Contrairement au REER, les cotisations effectuées dans le CELI ne sont pas déductibles du revenu imposable. Toutefois, tous les revenus générés par les placements ainsi que les retraits effectués sont à l’abri de l’impôt, d’où l’avantage et la grande flexibilité de ce régime. Pour une grande majorité de Canadiens, le Compte d’épargne libre d’impôt demeure donc un incontournable dans la planification fiscale de leurs investissements.

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Voici notre guide CELI pour l’année 2025

1. Quel est le montant maximal ?

Tous les particuliers résidents au Canada et âgés de 18 ans ou plus peuvent ouvrir et cotiser à un CELI. Depuis l’instauration du régime en 2009, voici un résumé des droits de cotisation CELI au fil des ans :

Année Droits de cotisation Année Droits de cotisation

2009 5 000 $ 2017 5 500 $

2010 5 000 $ 2018 5 500 $

2011 5 000 $ 2019 6 000 $

2012 5 000 $ 2020 6 000 $

2013 5 500 $ 2021 6 000 $

2014 5 500 $ 2022 6 000 $

2015 10 000 $ 2023 6 500 $

2016 5 500 $ 2024 7 000 $

2025* 7 000 $

Tout comme pour le REER, les droits inutilisés sont reportables indéfiniment. Ainsi, un particulier âgé d’au moins 18 ans en 2009 et ayant toujours résidé au Canada aurait, s’il n’y avait jamais contribué, un total cumulatif de 102 000 $ de droits de cotisation au 1er janvier 2025 (en tenant compte d’un plafond estimé à 7 000 $ pour 2025).

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2. Un retrait du CELI crée de nouveaux droits l’année suivante

Le CELI est un régime très flexible : vous pouvez retirer des sommes à tout moment, sans impact fiscal immédiat. Non seulement les retraits ne sont pas imposables, mais chaque somme retirée génère de nouveaux droits de cotisation pour l’année suivante. Pour les titulaires d’un CELI qui ont déjà effectué des retraits, nous vous recommandons de consulter votre espace Mon dossier sur le site de l’Agence du revenu du Canada (ARC) ou de communiquer directement avec l’ARC afin de connaître vos droits de cotisation exacts.

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3. Cotisations excédentaires : soyez prudents

Il est primordial de ne pas contribuer au-delà du plafond permis, autrement vous devrez payer un impôt spécial correspondant à 1 % par mois sur l’excédent. Le CELI est automatiquement assujetti à cet impôt spécial si, au cours d’un mois donné, il existe un montant excédentaire.

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4. CELI au conjoint

Contrairement au REER, il n’est pas possible de contribuer directement au CELI du conjoint. Cependant, rien n’empêche de prêter ou de donner des fonds à son conjoint afin qu’il maximise son propre CELI. Puisque seul le titulaire d’un CELI peut y verser des cotisations, la stratégie consiste à transférer les sommes au conjoint, puis à le laisser effectuer lui-même sa cotisation.

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5. CELI vs REER

Depuis l’instauration du CELI en 2009, plusieurs se demandent : « Devrais-je privilégier le REER ou le CELI ? » La réponse dépend de plusieurs facteurs, et une analyse rigoureuse de votre situation s’impose. Voici néanmoins quelques généralités :

• D’un point de vue fiscal, si votre taux marginal d’imposition à la retraite (ou au moment des retraits) est inférieur à celui en vigueur lors de la cotisation, le REER est souvent plus avantageux. Dans le cas contraire, mieux vaut favoriser le CELI.

• Dans un scénario où les deux taux d’imposition (lors de la cotisation et du retrait) sont équivalents, alors le CELI et le REER sont relativement équivalents sur le plan strictement fiscal.

• Cependant, la réalité est plus complexe. Par exemple, la cotisation REER peut vous rendre admissible à certains crédits ou prestations gouvernementales, en réduisant votre revenu net familial.

• Si vous pensez utiliser vos sommes pour un projet à court ou moyen terme, le CELI peut être plus judicieux, puisqu’il permet un retrait sans incidence fiscale immédiate et rétablit vos droits de cotisation l’année suivante (alors qu’un retrait d’un REER fait perdre ce droit de cotisation).

• Si vos sommes sont exclusivement destinées à la retraite, le REER reste un choix de prédilection pour bien des gens, surtout lorsque le taux d’imposition pendant les années de travail est plus élevé que celui anticipé à la retraite.

En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un conseiller financier. Nos spécialistes en planification financière peuvent vous aider à déterminer s’il est préférable pour vous de contribuer au CELI ou au REER en fonction de votre situation.

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6. Date limite pour contribuer au CELI

Il n’y a aucune date limite pour contribuer à un CELI. Toutefois, comme les sommes qui y sont investies fructifient à l’abri de l’impôt, plus vous y contribuez tôt dans l’année, plus vous maximisez vos rendements potentiels (dans la mesure où vos placements génèrent un rendement positif, bien sûr).

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7. Emprunter pour cotiser

Il est possible d’emprunter pour investir dans un CELI (stratégie de levier). Toutefois, cette approche comporte des risques et les intérêts payés ne sont pas déductibles. Il est souvent préférable d’épargner et de cotiser progressivement, plutôt que d’emprunter. Chaque situation est unique; n’hésitez pas à consulter un professionnel pour déterminer si cette stratégie est appropriée pour vous.

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8. Titulaire, bénéficiaire et succession

Saviez-vous qu’il est possible de désigner un successeur titulaire (généralement le conjoint ou conjoint de fait) ou un bénéficiaire désigné (enfant, ex-époux, donataire reconnu, etc.) sur votre compte CELI ? Voici quelques distinctions importantes :

a) Successeur titulaire

• Si vous décédez, la totalité du CELI peut être transférée au successeur titulaire désigné (typiquement le conjoint ou conjoint de fait).

• Le compte conserve alors son statut à l’abri de l’impôt, et le successeur titulaire devient propriétaire du CELI sans avoir à le fermer.

• Toute croissance après le décès demeure généralement exonérée d’impôt, pourvu que la désignation soit valide et que les formalités soient respectées.

b) Bénéficiaire désigné

• Si vous n’avez pas nommé de successeur titulaire, vous pouvez désigner un bénéficiaire (par exemple, vos enfants, un ex-époux ou conjoint de fait, un donataire reconnu, etc.).

• Le bénéficiaire ne paiera aucun impôt sur la valeur totale des biens jusqu’à la date du décès. Les gains réalisés après le décès peuvent être imposables si le CELI est maintenu trop longtemps ou si la somme n’est pas transférée adéquatement.

• Un bénéficiaire (autre qu’un conjoint) peut verser les sommes reçues dans son propre CELI, à condition d’avoir suffisamment de droits de cotisation inutilisés.

• Si le bénéficiaire est un survivant (conjoint ou conjoint de fait) ne portant pas le titre de « successeur titulaire », il peut avoir l’option de désigner tout ou partie du paiement reçu comme une « cotisation exclue ». Sous certaines conditions, cela ne gruge pas ses droits de cotisation.

c) Aucun successeur ou bénéficiaire

• Si aucun successeur titulaire ou bénéficiaire n’est désigné, les actifs du CELI passent dans la succession du titulaire décédé. Ils seront alors distribués selon les dispositions du testament (ou, en l’absence de testament, selon les lois provinciales de succession).

d) Excédent au moment du décès

• Si, au moment du décès, le CELI comportait un excédent (cotisation excédentaire), un impôt de 1 % par mois demeure applicable sur cet excédent jusqu’au mois du décès inclusivement. Le représentant légal doit produire les formulaires requis auprès de l’ARC.

En résumé, il est essentiel de bien planifier la désignation du successeur titulaire ou du bénéficiaire dans le contrat du CELI (ou dans le testament) afin de faciliter la transmission des sommes à l’abri de l’impôt et d’éviter des complications successorales. Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel (notaire, fiscaliste ou conseiller financier).

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9. Investissements admissibles

Le CELI n’est pas qu’un simple compte d’épargne : il peut accueillir une variété de placements, similaires à ceux autorisés dans un REER. Parmi les types de placements admissibles, on retrouve :

• Argent comptant

• Fonds communs de placement

• Titres financiers cotés à une bourse de valeurs désignée (actions, FNB, etc.)

• Certificats de placement garantis (CPG)

• Obligations

• Certaines actions de sociétés exploitant une petite entreprise

Cette souplesse vous permet d’ajuster votre portefeuille en fonction de vos objectifs et de votre profil d’investisseur (tolérance au risque, horizon de placement, etc.). Assurez-vous néanmoins de respecter les règles de placement émises par l’Agence du revenu du Canada (ARC). En cas de doute, il est recommandé de consulter un conseiller financier ou un fiscaliste afin de choisir des actifs adaptés à votre situation et vos besoins.

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10. Impact de la non-résidence

Si vous devenez non-résident du Canada, vous cessez d’accumuler de nouveaux droits de cotisation au CELI. Vous pouvez généralement conserver votre CELI existant, mais vous ne devriez pas y cotiser davantage. Toute cotisation effectuée alors que vous êtes non-résident peut entraîner des pénalités de l’ARC.

Les liens de résidence comprennent :

• un domicile au Canada;

• un époux ou conjoint de fait ou des personnes à charge au Canada;

• des biens personnels au Canada, comme une voiture ou des meubles;

• des liens sociaux au Canada.

Vérifiez votre statut de résidence et communiquez avec un professionnel de la fiscalité si vous prévoyez un départ à l’étranger de façon prolongée.

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N’hésitez pas à communiquer avec nous pour toute question ou pour mettre en place une stratégie d’investissement personnalisée. Nos experts se feront un plaisir de vous accompagner et de vous aider à faire fructifier votre capital au sein d’un CELI, ou de tout autre véhicule de placement adapté à vos objectifs financiers.